jeudi 21 mai 2015

How low can you go now



11. "Arrête de t'auto-congratuler d'être une licorne ascendant flocon de neige."

On peut critiquer tant qu'on veut le MBTI - et là n'est pas le sujet - personnellement, le fait d'être typée INFJ a éclairé beaucoup d'aspects très sombres de ma vie. Ca m'a fait accepter que je n'avais pas besoin de changer pour avoir le droit d'exister, qu'on avait beau n'être qu'1% de la population, on était quand même 1% de la population.

Le "Arrête de te la péter" revient comme une rengaine, et je sais qu'il est inutile, dans ces cas là, de poursuivre le dialogue, parce que la vérité, c'est que ma première réaction à mon type a été de flipper grave.
Ca veut quand même dire qu'on est foncièrement différents de 99% des autres gens.
Et vas-y pour établir des connexions viables en partant de là.

Maintenant, au moins, j'ai une notice, et je peux emprunter les mots des autres pour expliquer à mes gens que "non c'est pas que j'ai pas envie de te voir, c'est que ça m'épuise, c'est pas toi, c'est comme ça que je suis câblée.", par exemple. Je ne suis pas random et irrationnelle, je fonctionne différemment, mais hey, c'est chouette d'être tous différents, non ? We are the world, toussa toussa.

Je commence pourtant à distinguer quelques effets pervers, notamment le fait que maintenant les autres savent exactement de quoi il en retourne, et que quand ils merdent avec moi, c'est en toute connaissance de cause. Alors qu'avant, je prenais toujours une (trop) grosse partie des responsabilités.

Je pense à ce besoin capital d'authenticité me faisant rejeter tout ce qui est superficiel, prétendu, maniéré. Chez moi, l'honnêteté est affichée, ça passe ou ça casse. Je ne demande pas que la personne en face adopte mon pacte, mais je ne peux supporter qu'elle passe outre. J'ai un radar à bullshit extrêmement sensible et quand on me sort des fausses excuses, des prétextes fallacieux ou des postures non sincères, je le sens, je le sais. Ca me heurte et ça me fait vous reconsidérer complètement, vous et votre place dans ma vie.

Je n'ai aucune idée d'où ça vient, mais le fait est que je provoque des réactions épidermiques aux gens. La team paillette de s'écrier alors : "mais au moins tu ne laisses personne indifférent !". Certes. Mais c'est un peu difficile à vivre quand, sans préavis, tu deviens la personne à abattre d'une personne que tu côtoies à peine, or else, l'obsession personnifiée d'une autre.
Et c'est ce qui me fait me rouler en boule sur mon canapé en chouinant "mais moi je voulais juste des gens sains avec qui regarder mon plafond en silence."

Ca m'arrive régulièrement d'avoir des relations qui s'effondrent du tout au tout car la personne n'a pas pris au sérieux l'avertissement que j'adresse à chaque ami potentiel (en dehors du "quand je dis non, c'est non" qui devrait même pas avoir besoin d'être formulé, et qui n'est respecté par personne dans la vraie vie, pas même les plus convaincues des féministes autour de moi) : "Je sais vraiment pas ce que je fais socialement, je comprends tout aux gens mais ne sait absolument pas comment me comporter avec eux, alors surtout sois honnête si jamais j'empiète un peu trop, si jamais je fais/dis quelque chose qui te heurte.". 

On est dans une société où tout le monde encaisse, et le résultat, c'est que parfois, 3, 4 ans après avoir commencé ce que je pensais être une super amitié, on me sort "non mais en fait je te l'ai jamais dit mais quand tu fais/dis telle chose, ça me blesse et ça me heurte, mais maintenant c'est trop tard je suis blessée et heurtée du coup tu peux rien y faire à part changer complétement ¯\_(ツ)_/¯".

Me balancer ça équivaut à me dire "kikoo notre relation c'était une caméra cachée pour le Truman show 2 !". Et notre relation, c'est comme l'immeuble à la fin de Fight Club.

Et non je ne changerai pas. C'est déjà une torture de me contraindre à socialiser profondément avec des gens, de leur faire intégrer les règles très strictes selon lesquelles il m'est possible de faire partie de leur vie - sans quoi j'en bave beaucoup trop et je leur en fais baver... L'authenticité et la transparence totale ont toujours été la meilleure solution, ça passe, ça casse, mais au moins on est fixés, dès le départ. Pas de temps, pas d'énergie perdue. 

Sauf qu'entre les gens qui font de moi leur new project, qui estiment que je suis le bad boy qui a besoin de leur amour pour retrouver le droit chemin, ceux qui fantasment sur toutes les zones d'ombres de ma personnalité en s'imaginant "Elle dit ça mais elle pense ça !" ALORS QUE NON ou pire "Elle ne le dit pas mais je sais ce qu'elle ressent.". Et les derniers, ceux qui pensent qu'ils ne passeront pas le casting de ma vie et qui se disent "en faisant comme ça ou comme ça j'aurais plus mes chances et tant pis si ça provoque des mauvaises choses, on les cachera sous le tapis, y a aucun moyen que ça ressorte, jamais." ...

Sérieusement, vous êtes tous une bande de tarés, tous les 99% que vous êtes. En quoi dire que je ne fais pas semblant est différent de quand je dis "non" ? Qu'est-ce qui vous permet de passer outre ? De vous servir de moi comme d'une toile blanche où répandre vos projections ? D'interpréter romantiquement un certain malêtre et mon aura noirâtre ? Pire encore, de vous abstenir de me dire ou proposer des choses parce que "voilà comment Johnson va réagir". 

12. "Laisse-moi donc empiéter sur ton libre-arbitre".


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Veuillez écrire un truc après le bip visuel : BIP