jeudi 15 novembre 2012

Whatever happened to the great escape ?



"Combien tu en as embrassé depuis ?"

Je vois mon index se lever à la hauteur de mes yeux.

"Et c'était comment ?"

Pas bien. C'était pas bien.

"Pas bien."

On est dans mon antre. Où je me sens plus chez moi que chez moi.
J'ai embrassé des garçons ici. Et c'était bien. 

Elle ne me pose pas plus de questions.

Ce qui est bien, avec mes amis, c'est qu'ils ne posent pas énormément de questions. Je peux cadenasser à peu près ce que je veux. 

C'est comme ça que j'ai façonné la Johnson de Paris, loin de la gamine qui échafaudait des plans de vie alambiqués sous un ciel de Normandie. 

J'ai beaucoup improvisé, mais j'ai rapidement appris un truc : ne jamais mentir. Tourner autour de la vérité. Ne pas tout dire. Mais ne jamais dévier.

C'est comme ça que j'ai oublié New York, en n'en parlant pas. C'est sûrement pour ça que quelques petits mois en ont pourri six, parce que je ne peux m'empêcher d'en parler, et d'en reparler, jusqu'à ce que je comprenne ce qui s'est passé.

Quand on répond vaguement aux questions, on a l'air mystérieux, et les gens aiment bien connaître des gens mystérieux. 

Mais je laisse parler le silence trop souvent et parfois il en dit trop, je ne sais pas comment le remplir et je laisse filer le temps.

Depuis mon retour j'ai entrepris de revoir tous les gens pas vus depuis des années et de laisser un peu les autres tranquilles. Il reste les gens à qui je suis incapable de réécrire, et c'est nouveau, ce mutisme, envers ceux-là. 

Et il y a enfin mon mutisme face à celui qui  n'est pas au courant qu'il y a des mois, j'ai décidé que ce n'était pas sain du tout, pour une fille comme moi, de se laisser compter fleurette par un garçon comme lui. Un prince comme dans les livres, - mais avec princesse intégrée.

Il continue à être un rayon de soleil quotidien, comme depuis plus de deux ans, et ce, malgré mon absence de répondant. Je voue une haine curieuse à ce garçon à qui tout réussit. Et je ne suis plus sûre de savoir si mon détachement est dû à la bancalité de la situation ou à une envie insidieuse qu'il passe à côté de moi, puisque moi, je n'aurai jamais quelqu'un comme lui. J'haine souvent les gens impossibles à aimer.

We have the story of the impossible 
A tale passed on so frail. 
One of make-belief 
Maybe impossible to achieve 
And really close 



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