lundi 27 août 2012

My sorry-ever-after [Part IV]


Je n'étais pas morte.
J'avais laissé le choix au sort, et j'avais survécu.

Je me suis donc levée pour rejoindre ma copine qui, en un girltalk rayonnant m'a raconté sa nuit.
Puis, après son départ, alors que je restais en compagnie de La Bête et de son meilleur ami, j'ai eu le droit à sa version.

L'espace de ce "boytalk" ils ont oublié que Johnson, la copine-pote un peu garçon encore moins fille, était là.

Chaque mot était un éclair dans mon ciel, la foudre se répandait dans mon estomac, aidée par l'odeur de brûlé de mes vêtements.

C'était la première fois que j'entendais des garçons hétérosexuels parler entre eux de ça. 
Une certitude s'est insinuée : celle que jamais un garçon capable de dire ça à propos d'une fille ne me toucherait.

Je n'ai pas prononcé un mot de la journée, fascinée par le fait que je venais de réaliser mes sentiments pour un garçon - le garçon qu'il ne fallait pas aimer - et que, si ça n'était pas un péché mortel, puisque j'avais survécu, je ne pourrai jamais l'avoir. 

Parce que je n'étais et ne suis pas de ce bois. Du bois des filles pour qui peu importe le garçon en face, pourvu qu'elles aient l'ivresse.

Les heures passaient. J'étais une carcasse muette, incapable de quitter l'appartement.
Je me suis posée avec eux devant des vidéos. Je ne riais pas. 
Je sentais le feu.

Je sentais si fort cette odeur de mort que je me serais fuie moi-même, en d'autres circonstances.

Je me disais ça quand j'ai senti son poids sur mon épaule.
Sa tête, dans le creux de mon cou, qui est descendue, après, sur mes cuisses.

Je frissonnais en continu. Mon cerveau était un champ de bataille et le serait pour les mois à venir. 

Mes mains étaient molles de part et d'autre de mon corps. J'essayais de disparaître dans le canapé. La culpabilité d'être si proche d'un garçon qui venait de passer la nuit avec une amie. Le chaos de ma raison et de mes sentiments. L'ignominie de ce qu'il avait pu lui faire, de ce qu'il avait pu en dire. La chaleur, enfin, de sa proximité, comme si, enfin, j'avais trouvé ma place.

N'importe qui aurait pris ses jambes à son cou.
N'importe qui, sauf moi. 


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Veuillez écrire un truc après le bip visuel : BIP