mercredi 6 juillet 2011

Not meant for me

Je ne supporte pas qu'on me dise "non", et c'est pour ça que je le dis beaucoup.

Même si ma boulangère n'avait plus de baguette pour moi, je le prendrais personnellement.

"On peut travailler là-dessus" me direz-vous. Mais non. Pas quand on est hypersensible et qu'on en a fait son gagne-pain.

Heureusement, je n'ai le temps de rien, pas même celui d'être triste plus d'une dizaine de minutes à la fois pour ma grand-mère, qui vient de perdre le deuxième homme de sa vie et qui va ramer pour en trouver un 3ème à 85 ans, sans internet et sans permis de conduire.

Quand on me l'a appris, j'étais dans ma famille, et j'étais la plus triste de la maison. On s'est bien demandé pourquoi. C'était dans l'ordre des choses.

Pourquoi ?
Parce que je regarde toujours les conséquences des choses, le plus loin possible devant - paradoxal pour une myope.

Je sais qu'il aidait Mémé à moins s'ennuyer, qu'il était une raison de vivre, j'espère seulement qu'il n'était pas sa raison de vivre.

On me demandait, il y a peu, pourquoi je ne laisse de chance à aucun garçon. Parce que j'ai peur de ça justement. De la perte inévitable, à court ou long terme, de cette idée de la fin que je n'arrive pas à occulter.

De ma propre fin si jamais un garçon devenait trop important, assez pour que je le crois ma seule raison de vivre.

C'est peut-être pour ça que je porte plus d'intérêt que jamais aux vies qui commencent, à ceux qui sont le plus loin possible (et le plus loin probablement) de cette fin.

C'est aussi pour ça que je quitte les gens. Je maîtrise la fin. Je suis Dieu.

C'est pour ça que je cours partout, pour éviter d'avoir trop envie de jouer à Dieu avec ma propre vie.

Le "non" définitif, pour un job, une relation, ou le refus d'une de mes idées, me tue toujours un peu plus. Alors, pour l'éviter un maximum, je me coupe de plus en plus des gens qui auraient le pouvoir de me dire non.

Mais on arrive toujours à me surprendre. Des gens ne se gênent pas pour contourner toutes les précautions que j'ai semé derrière moi et méritent une condamnation pour haute trahison, du moins, dans mon tribunal intérieur.

Dimanche soir, un garçon m'a abordée et on a discuté de tout et de rien, mais tout ce que j'entendais était "oui oui oui oui", c'était nouveau. C'était bien. Trop rare pour que j'en fasse une habitude.

Et c'est bien pour ça que ma soeur crie sur tous les toits qu'elle se mettra la mine de sa vie le jour où je dirai "Oui" pour de bon.

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