mardi 31 mai 2011

For all you lonely boys...

...I will be President
In all you sons of men
I can be accident

Bon, les gars, qu'une chose soit claire : vous allez arrêter vos conneries tout de suite.

Parce que vos leçons de non-morale, je vis très bien sans.

Le fait est que depuis quelques mois, les gens autour de moi se sont réveillés et "s'inquiètent", de ce que je deviens, de si je deviens quelque chose. Well, je les ai pas entendus quand j'étais au chômage.

Paradoxalement, je me sens plutôt confiante, pour la première fois, je prends les choses mois par mois, sans trop me poser de questions et paf, voilà que tout le monde me tombe dessus pour m'en implanter tout plein dans le cerveau.

Vous oubliez un peu vite qui je suis. Que si je suis une petite chose atteinte, j'ai aussi un très gros caractère qui fait office de béton armé imperméable à n'importe quel passe-muraille bien pensant.

Donc non, merci, ma non-consomation de garçons à la chaîne à l'âge où, selon vous, je devrais être une "salope" parce que je le regretterai après (après what ? Quand je serai mariée, mômifiée ? Do you even know me ?) ne signifie PAS que je suis lesbienne. Je n'ai rien contre, j'ai eu des occasions, j'ai juste pas eu envie. Ca ne signifie pas non plus que je devrais sauter sur le premier venu, ma mère a fait ça et voyez le résultat.

Je ne vais pas non plus monter ma boîte d'édition, c'est suicidaire, et ça c'est so sixteen-year-old-me. J'ai pas fait 5 ans d'études pour rien, j'ai appris comment ça fonctionnait, et on va pas mettre la charrue avant les boeufs. Je sais à peu près où je vais, et je n'ai pas besoin de votre angoisse quant à mon avenir, merci. Venant de gens qui ne connaissent rien de ce monde, c'est un peu facile, et, encore une fois, je ne vous donne pas de conseils sur comment être fonctionnaire / chômeur / étudiant / trapéziste, so Leave Heightsy's career alone.

Troisième point : il va falloir arrêter d'être obsédé par un éventuel futur prix Nobel de littérature, non mais, Do you even read me ? J'ai compris il y a bien longtemps que j'écrivais par besoin et non par vocation. Que ma vie professionnelle n'aurait rien à voir avec écrire les livres moi-même mais tout à avoir avec aider les autres dans cette voie. Vous avez du mal à le comprendre parce que votre attachement à moi, ou à mes conneries bloguesques où vous pensez entr'apercevoir un talent quelconque (là encore : itz not your job dude, itz mine) vous aveugle, vous pensez que "ce serait dommage", moi, j'ai fait le choix de ne pas être au four et au moulin, de ne pas me forcer sur un roman qui ne vient pas naturellement, d'arrêter de me prendre la tête à vouloir structurer des trucs dont mon imaginaire stoppe la production sans prendre la peine de me préviendre. Il y a tellement de bonnes choses autour de moi, clef en main, prêtes à s'engager dans la dernière ligne droite que j'ai envie de devenir celle qui va les y pousser. Je ne suis pas auteur, encore moins écrivain, même si j'écris, et ça échappe encore et toujours à vos cerveaux (des plus simplets aux plus complexes, sans vouloir balancer).

Je sens, et je sais, quel recadrage m'est indispensable lorsqu'on me le prodigue, et le votre, en ce moment, sonne faux. Si je ne suis plus aussi arty-tortured-darko-suicidal, vous ne pouvez pas vous dire que "finalement tant mieux" ? Vous préférez quoi finalement le produit ou le producteur ? Parce que j'ai compris aussi (tope là médecine du travail) que ce que j'ai ne se réglerait pas d'un coup de baguette et qu'il faudra forcément des périodes de calme, de vie cadrée, pour reposer corps/cerveau/système nerveux et ne pas retomber dans le grand nawak de l'auto-destruction.

Alors si j'étais mieux avant, faites comme moi : faites votre deuil. Souvenez-vous d'un truc : personne ne me connait mieux que moi même, et tous ceux qui ont essayé de me faire dévier de ma route intérieure ont perdu des dents / des cheveux / de la self-esteem. Et surtout : Trust me, I'm fine.

(Vous savez très bien que je geindrai sans complexe à la prochaine occasion)

mercredi 25 mai 2011

Too Young

Je me fais remonter les bretelles sur un sujet très précis en ce moment.
Sur le même sujet.
Par des amis à moi qui ne se sont pas concertés au préalable.
Un truc que je traîne comme un boulet.

Etre persuadée d'être seule sur terre amoureusement parlant pour les siècles des siècles ne m'empêche pas d'avoir des yeux. De les utiliser. C'est le printemps, c'est Paris, les garçons sont plus jolis une fois que le soleil les couronne. Toussa toussa.

Bon.

Exemple :

Il y a toujours ce moment au détour d'une conversation où mon interlocuteur s'arrête et déclare :
"Oh toi, t'en as encore repéré un."
Comme la personne connait à peu près mes goûts (que j'affiche un peu trop souvent) elle ne tarde pas à repérer l'individu concerné et me dit avec des gros yeux et les lèvres pincées en mode "grosse bêtise" :

"JOHNSON !"

Là, normalement, j'ai les yeux fuyant et un sourire débile et je dis "bah quoi ?", prête à me recevoir le fameux et désormais régulier : "MAIS ENFIN IL A 14 ANS !" (plusieurs alternatives existent et s'étendent de 12 à 17 ans)(Ceux qui me connaissent réellement très TRES bien me balanceront le mot de code "SEIZAN !!!" pour me ramener à la réalité.)

Le fait est que je n'en fais pas exprès, d'une, oui, je suis attirée par les garçons un peu plus jeunes que moi, je ne sais pas pourquoi, le coeur a ses raisons you know, et le problème c'est que je suis incapable de déterminer l'âge d'un garçon de moins de 25 ans. C'est ridicule. Parce qu'au dessus de cette limite je suis plutôt douée, mais entre un garçon de 16 et de 18, vous avouerez la différence est peu claire.

Alors rassurez vous, je n'avoue ni crime, ni délit : il y a toujours quelqu'un pour m'alerter avant que je ne fasse un pas de trop du côté obscur de la force.

Ou du moins, presque toujours.

La malediction étant telle que la semaine dernière ça m'est arrivé tous les jours.
Installée sur une des tables centrales du B.I.A St Paul, où, si vous connaissez l'endroit, la proximité est maximale avec son voisin, un jeune homme me demande quel goût a exactement la rootbeer. Sachant que mon père a séduit ma mère en lui demandant une recette de moules, on peut estimer que cette approche en était une et qu'elle n'était pas la pire. Nous engageons une conversation entrecoupée de sourires plus ou moins grands suivant ce que l'autre dit, et puis, bientôt la soeur du garçon le rejoint. Chacun reprend son repas, mais mon oreille traîne et j'entends la dite soeur lui dire : "Alors, finalement tu la redoubles ta seconde ?"

Voilà.

Et je ne vous parle pas de la fois où le caractère agravant de ma myopie nouvelle m'a fait loucher sur un garçon qui avait vraisemblablement VRAIMENT 12 ans. Mais il était de dos. Et de loin.

Oh ça va hein, je suis sûre que ça vous arrive de prendre une fille pour un garçon ou vice versa selon vos goûts (dehors les bi, vous pourrissez mon argumentaire)(en même temps sans vous j'ai plus de lectorat)(dilemme), et là c'est pareil, un peu. Si. 

 Il a fallu que j'ai au téléphone un joli stagiaire pour comprendre que s'il avait 18 ans c'était bien le maximum puisqu'en entendant seulement sa voix j'avais envie de lui répondre "un biberon et au lit".

Un bref sondage parmi mes proches me permet de dire que cela arrive plus fréquemment aux garçons d'habitude (et quand il est trop tard, genre le lendemain matin quand ils ne sont plus saouls).

Pour moi, il s'agit d'une faille dans l'armure intersidérale forgée autour de ma personne depuis que j'ai environ 15 ans. Sauf que je sais pas où elle est. Alors j'ai pensé à me plonger dans l'eau pour voir si l'air sortait de quelque part. Au bout d'une minute c'est de ma bouche. Donc peut-être que la solution serait de se taire.

De faire genre "moi aussi j'aime Sean Connery, trop sexy, trop pas périmé" "Harrison Ford, quel bel homme." "En même temps DSK, qui pourrait lui résister, hein, je vous le demande ?" ou pas.

Le fait est que je ne suis pas une groupie de Zac Effron et de Justin Bieber, eux, même si je les croisais sans connaître leur âge, ne me plairaient sûrement pas. J'aime les boys next door. Ceux qui ne font se retourner personne. Tout est lié à un traumatisme, chez moi, celui de ne pas avoir eu LE copain du lycée. De l'avoir tant voulu, tant attendu, et ce d'une force qui m'a complètement envoyée dans les cordes, m'a fait presque passer la ligne rouge à 19 ans, quand le garçon avec qui je flirtais depuis 15 jours à peu près sérieusement et qui m'avait dit "J'ai 17 ans et c'est bientôt mon anniversaire" s'est avéré avoir 16 ans (SEIZAN !!!).

J. si tu nous regardes, maintenant que tu es majeur... Mais je m'égare.

Je pense que je suis touchée par le syndrôme du petit-copain du lycée, et que tant que je l'aurais pas eu, je serai impropre à toute autre consommation.

mardi 24 mai 2011

Open Book

Une soirée entre filles et la question du C.V amoureux qui arrive sans frapper. Moi, j'étais plus occupée à roucouler dès que le serveur s'approchait, j'avais pas trop envie de foutre la déprime à toute l'assemblée, mais j'ai pas pu y échapper. Notamment parce que je suis passée en dernier.

Je ne sais pas pourquoi mais, en ce moment, le monde semble porter un intérêt sans commune mesure à ma vie amoureuse (inexistante, on ne le dira jamais assez : même un pote voulant rendre jalouse sa convoitée a renoncé à faker une relationship avec moi sur FB parce que mon nom n'y est "pas assez crédible" c'est vous dire le niveau).

Bref, je raconte, depuis le début, je m'embrouille, j'essaye de faire court, de ne pas faire gaffe aux yeux ronds qui me fixent et de ne pas entendre quand on me dit "en fait on pourrait faire une série télé de ta vie amoureuse, même pas besoin de scénario, tout y est".

Parce que je suis mal à l'aise avec cet aspect de ma vie, que je ne semble pas bien comprendre, et que j'ai fini par mettre de côté, pour accepter d'être seule pour les siècles des siècles puisque pas adaptée pour un sou à l'état d'esprit relationnel actuel, mais, même si on le met de côté, il vous revient toujours comme un boomerang dans la gueule.

Et, si je suis si nulle en relations en général mais que j'ai tout de même vécu des trucs de fous, des sommets de romantisme, des fosses marines de glauque, c'est parce que je suis littéraire.

Ouais.

Je pense qu'à force d'aimer tout ce qui est romanesque, grandiose et passionné : je l'attire. Pour le meilleur comme pour le pire. Même si c'est inconscient : je ne fais jamais dans le facile (et pourtant, je suis amoureuse de l'évidence ultime)("évidence" étant le mot-clef du mois passé)(bref), dans le peu, dans le moyen. Je suis critique et je vis des situations critiques. Plusieurs fois j'ai failli ne pas en réchapper, aussi bien m'étouffer de bonheur que de douleur.

J'en ai besoin pour nourrir mon imaginaire qui est un monstre assoiffé jamais repu qui ne me laisse tranquille que lorsqu'il digère (à la manière d'un serpent, pendant plusieurs mois parfois), et après, il créé. Parce qu'à la manière de la digestion faut bien que ça ressorte quelque part (ah mais j'ai pas dit que mes métaphores étaient spécialement poétiques)(pardon). Ensuite c'est l'engrenage : boulimie de situations extrêmes soit pour atteindre cette phase de calme (quand le manège va en ligne droite quelques secondes avant de plonger en avant) ou pour créer toujours plus. J'en suis venue à me dire que la diète était la solution, des petites doses d'excitant. M'entourer de garçons innoffensifs (gays, déjà pris et heureux de l'être...), d'oeuvres qui endorment l'esprit (exemple : regarder un épisode de Glee à la place d'un épisode de The Borgias, histoire d'endormir mon cerveau et non de le mettre en alerte et qu'il ne décide de se lire toutes les pages wikipédia sur Cesare, Alexandre VI et consorts à 2h du mat').

C'est pour ça que lorsque je reçois des coups de fils en début de soirée et qu'on me demande "je te dérange ?" les gens sont surpris de se voir répondre "non, je faisais du yoga". Du coup ils rient fort. Parce qu'ils connaissent mon sens inné de l'équilibre, mon endurance légendaire et mon calme absolu.

Je ne sais pas si j'aspire à devenir quelqu'un que je ne suis pas. Plus saine d'esprit. Plus adaptée au monde qui l'entoure. Et ce en vain. Ou si ce processus est naturel, que je m'assagis avec mon grand âge.


vendredi 20 mai 2011

Asylum

S'il est une comédie musicale des plus actuelles c'est bien Notre-Dame de Paris version Luc Plamondon et Richard Cocciante.

Jouée pour la première fois il y a plus de 10 ans, elle prennait appui sur le texte de Victor Hugo (en le dégraissant un peu au passage)(le texte, pas Victor)(ni Hugo).

Ce qu'en connait le grand public se résume la plupart du temps aux single -sympas mais simplets- : VivreBelle & Le Temps des cathédrales. Ce qui se sait moins c'est que l'oeuvre amène au premier plan la conscience politique de l'époque. Clairement de gauche, le propos prend le parti des miséreux : plaçant Esméralda comme victime ultime, les Cour des miracles comme un ghetto (alors qu'il s'agissait plutôt d'un repère coupe-gorge des plus grands escrocs et assassins de leurs temps, une zone de non droit où plusieurs rois se sont cassés les dents à essayer de rétablir l'ordre), et surtout, ses habitants comme des immigrés (Les Sans-Papiers) qui ne traînent pas autour de Notre-Dame juste pour mendier et piller mais pour demander asile, ce qui, dans le contexte de la fin des années 90 n'est pas sans rappeler l'épisode de l'évacuation musclée de l'église Saint-Bernard en  août 1996. La mise en scène utilise des barrières modernes en métal et l'armée du roi a des matraques et des protections de CRS.

Comme quoi, l'immigration et l'intégration aux forceps ne sont pas un problème qui date d'aujourd'hui : Hugo publie son roman en 1831 et en situe l'action à la fin du XVème siècle, époque charnière où l'imprimerie se développe, les Amériques sont découvertes et les gens sont sensés être un peu moins cons qu'avant. A l'époque Paris a des portes (mais pas genre Champerret ou Bagnolet, hein)(plutôt des trucs qui entourent les îles du centre)(avec pont-levis, et tout) et les étrangers sont foutus dehors à la tombée de la nuit pour laisser les bonnes gens dormir sans qu'on leur dérobe leurs oreilles. Les auteurs tâclent au passage le côté "bobo qui s'encanaille" en faisant s'aventurer Pierre Gringoire, le poète de service et narrateur de la pièce, jusque dans la Cour des Miracles, en mode "salut les pauvres, je viens puiser l'inspi au plus profond du "ventre pourri de la terre" de Paris.

Là où on pourrait se dire que la comédie musicale bascule dans l'émotion facile et réduit l'Oeuvre du poète à un quadriangle (si) amoureux (un double triangle en fait)(trop long à expliquer)(ou si vite fait : Quasimodo aime Esméralda mais doit fidélité à Frollo son maître, qui voudrait bien tirer son coup avec la gitane mais qui est prêtre et ça se fait pas trop trop, Esméralda aime quant à elle Phoebus capitaine des archers Royaux, qui aimerait bien tirer son coup lui aussi, surtout qu'il va bientôt se marier à Fleur-de-Lys, jeune fille de bonne famille et plutôt jalouse comme une pouxe, mais bon elle a 14 ans, crise d'adolescence toussa. Et comme si ça suffisait pas, Plamondon et Cocciante grossissent le trait en rendant la relation Clopin/Esmé un peu incestueuse sur les bords "Il m'arrive maintenant de te regarder différemment... Tu arrives maintenant à l'âge de l'amour, rien n'est plus comme avant" et en rendant Gringoire un brin lubrique au moment de son mariage arrangé avec Esmé et en rajoutant une bonne louche de prostituées pour enrober le tout)(je vous avais dit que c'était long).

Outre cette dénonciation du traitement (ou non-traitement) des immigrés en France, de la passivité agressive de l'Eglise, du recours à la force constant contre eux, il y a cette idée très "française", que vouloir-femme => prendre-femme.

Tous tentent leur chance en passant par le rapport de force, Quasimodo, parce qu'il est peu éduqué et qu'avec sa gueule y'a pas trop moyen qu'elle accepte une date, Frollo, parce que bon, blasphème, et même Phoebus alors que sur le principe elle était partante, tente d'abord de la serrer dans un coin.

Avant d'être harcelée parce que c'est une étrangère, sans papiers, qui mendie sur la voie publique (et a une relation bizarre avec une chèvre) Esméralda est avant tout emmerdée parce que c'est une fille et parce qu'elle est jolie. Sa pendaison se fait d'ailleurs pour tentative de meurtre ET prostitution. Alors que bon, Phoebus n'a ni eu le temps de la tringler ni payé pour. Mais passons.

De ce côté là, on peut dire qu'Esméralda était bien intégrée, elle vivait ce que vivent la plupart des filles plus jolies que la moyenne en France : les garçons se jettent sur elle, tentant parfois le tout pour le tout et parfois le recours à la violence, ce qui est communément admis et placé sous silence.

En ces temps d'actualité un peu chamboulée, je tenais juste à éclairer une oeuvre témoin de l'éternel recommencement des choses et de la connerie humaine qui fait qu'on ne retient jamais rien du passé, et qu'on n'écoute finalement que nos pulsions les plus basses. Et, si le capitalisme n'a pas aidé, l'être humain, et le français-blanc-hétéro a toujours eu l'individualisme/protectionnisme de son petit patrimoine chevillé au corps.

Sinon, rien à voir, conclusion toute personnelle puisqu'il faut conclure : mais Notre-Dame de Paris fait partie de mes oeuvres littéraires cultes (au même rang que Wuthering Heights) et comporte, comme presque toutes mes oeuvres cultes, un passage où le héros fait joujou avec le cadavre de l'héroïne. Mais bon, de là à relier ça avec quelconque dérangement psychologique dans ma tête, hein.

Bonus Tracks :

http://www.deezer.com/listen-226741 (Les Sans-Papiers - manisfestation des sans-papiers sur le parvis de  Notre-Dame)
http://www.deezer.com/listen-226742 (Répression de la manifestation par la force)
http://www.deezer.com/listen-226771 (Condamnés - L'expulsion des sans-papiers)
http://www.deezer.com/listen-226777 (Je reviens vers toi - Où comment Patrick Fiori Phoebus est un bel enculé de macho de merde tout de même)
http://www.deezer.com/listen-226785 (L'Attaque de Notre-Dame - Refoutage sur la gueule des Sans Papiers qu'on évacue de la cathédrale)
http://www.deezer.com/listen-226786 (Déportés - Où comment les méchants gagnent, condamnation d'Esméralda et des sans-papiers)
http://www.deezer.com/listen-226787 (Mon maître, mon sauveur - Où comment Frollo est un bel enculé de macho de merde et un prêtre qui casse pas des briques tout de même)
http://www.deezer.com/listen-226789 (Dans(e) mon Esméralda - Où comment Quasimodo est peut être pas un bel enculé de macho de merde finalement mais qu'il est bien dérangé dans sa tête quand même)

mercredi 18 mai 2011

Step back

Ma nièce a deux ans, ce qui équivaut à avoir des super-pouvoirs.

Elle peut se laisser tomber dans l'herbe de tout son long sans se faire mal ou encore mettre ses pieds derrière ses oreilles sans grincer des dents.

Mais ce que je lui envie le plus, c'est sa liberté d'expression.

Elle peut - et elle ne s'en prive pas - passer sa main dans les cheveux blonds d'un garçon inconnu qui lui a tapé dans l'oeil. 
Moi, perso, j'ai essayé et j'ai eu des problèmes. 

Elle peut aussi dire ce qu'elle pense au moment où elle le pense et lancer en face de la personne concernée un "l'est pas beaaau lui". J'aimerais tellement, mais tellement pouvoir en faire autant tous les matins à l'heure de pointe dans le métro.

J'ai beau être une des personnes les plus franches de tout l'est parisien (voire même trop) j'ai des limites que m'imposent la société. Je ne peux pas faire comme ma nièce Wizz et répondre à mon patron "J'ai pas envie. Je veux pas. Ah non non non." lorsqu'il me demande de valider 3 B.A.T avant ma pause-déj.

J'aimerais aussi jeter mon assiette d'un air blasé quand je trouve ça pas bon, mais, là, le problème c'est que je fais ma propre cuisine.

J'aimerais aller au coin quand je fais une connerie, et pas passer un quart d'heure dans le bureau d'un boss atteint du syndrôme du petit chef. Faire des siestes de trois heures tous les aprem'. Qu'on me raconte des histoires de pompier avant de m'endormir (même si j'imagine qu'elle ne fait pas les mêmes rêves que moi).

A deux ans tu connais rien de la vie, et c'est plutôt cool, les plus grosses angoisses sont la perte d'un doudou qui peut être réutilisée à des fins manipulatrices pour faire monter tes parents dans ta chambre alors que t'es sensée dormir. A deux ans les plus grosses maladies sont des rhumes. A deux ans, tu vas pas encore à l'école mais tu viens de te débarrasser de tes couches. A deux ans, tu parles assez bien pour te faire comprendre, assez mal pour qu'on te fiche la paix si tu balances un truc incompréhensible.

Voilà, j'ai trouvé l'âge rêvé.

A partir de maintenant, considérez que j'agis avec 21 ans de moins que mon âge réel.

lundi 16 mai 2011

Run, Heightsy, Run

Hier soir, alors que je rentrais en métro, tard, très tard, j’ai levé les yeux vers mon voisin d’en face qui tenait dans sa main des feuilles tapées qu’il corrigeait avec verve. Mon « auteuramateurdar » s’est alors mis en route et j’ai discrètement enfilé mes lunettes de soleil et levé mon livre bien haut dans les airs pour cacher mon visage.

Je suis éditrice, oui, mais c’est mon premier « vrai » job, sauf si on compte les piges qui arrondissent mes fins de mois, seul endroit où j’ai de l’influence, et, ça tombe bien, c’est de la fiction étrangère, ce que je veux faire quand je serai grande.

C’est pourquoi ça me fait marrer de voir, tous les jours, sur twitter, un ou deux followers de plus, avoir dans leur profil « aspirant écrivain » « futur best seller » « auteur raté mais qui ne demande pas la charité » attiré par un simple et unique mot sur mon profil à moi « éditrice ».

La plupart du temps, ils en restent là quand ils s’aperçoivent que je suis un peu dépitée de mon boulot qui est plus de cartographier proprement Cucugnan et de mettre aux normes les encadrés sur le festival du cassoulet de Castelnaudary (et là, je vais avoir des visiteurs de ouf dans les prochains jours sur ce blog) que d’organiser la sortie du futur prix de Flore d’un auteur à mèche (blonde).

Mais parfois ils passent le cap du « ça tombe bien j’ai écrit un… », auquel j’ai envie de répondre systématiquement « Oui moi aussi. Tu veux le lire ? » (attaquer en premier, toujours). En entendant ça, la personne comprend, souvent, que l’idée de lire mon manuscrit de six tomes de quand j’avais 14 ans et plus d’acné que de vocabulaire n’est pas la plus excitante qui soit. Parfois il se met à ma place et il abandonne l’idée de vouloir me refiler son rejeton.

Inutile, s’il persiste, pour moi de me défendre honnêtement avec les arguments valables qui sont « tu sais mon avis ne pèse pas lourd, mes contacts sont très spécialisés et puis je suis spécialisée en littérature étrangère, et là maintenant je bosse dans les guides touristiques, alors tu vois… c’est comme si tu demandais à ton boulanger de laver ton costume : ça va pas le faire. »

Non, pour l’auteur peu averti, nous nous connaissons tous, forcément, et n’importe quelle petite chance d’avoir sa place est bonne à prendre. Alors autant balancer les arguments vaseux, complètement malhonnêtes d’abord : « Tu es expert comptable, Gilbert ? Si je lis ce manuscrit, c’est comme si j’arrivais chez toi avec une boîte à chaussure remplie de reçus et que je te disais « j’utilise ma carte de crédit d’une manière unique, je pense que mon dernier relevé bancaire pourrait révolutionner le milieu de la finance, tu veux voir ? » ». Souvent mon regard où perce un léger grain de folie les fait s’arrêter là. Mais, si ça ne suffit pas, là, je peux utiliser l’arme fatale « Oh bah oui, je vais le lire ton manuscrit, bien sûr, ça tombe bien, je suis célibataire en ce moment. Le rapport ? Ah mais je tombe amoureuse de tous les auteurs avec qui je bosse c’est bien connu. D’ailleurs ton appart’ est grand comment, tu es libre samedi en 8 pour le déménagement ? » (ça, ça vaut pour les hommes, bien sûr, pour une fille, sortir l’argument de choc « je ne lis ton manuscrit que si tu me donne un droit de préemption illimité sur ta garde-robe, et puis, comme je vais devenir ta nouvelle meilleure amie, on pourra faire les soldes ensemble. Viens, tu me payes un café, en terrasse, aux trois magots ? ».)

Mais s’il y a une espèce pire encore que l’auteur en mal de contacts avec le "milieu", il y a le jeune éditeur qui est prêt à tout pour ne pas se sortir les doigts du cul et arriver à une place confortable sans avoir à s’égratigner les ongles à écrire 38 lettres de motivation par jour. Souvent, tu as connu cette graine d’arriviste dans tes premiers stages, déjà, à l’époque, lui ou elle était arrivé là par piston quand toi tu avais supplié tout Saint-Germain avec l’accent roumain et la main tendue. Ensuite, cette personne t’avait sûrement ignorée jusqu’à ce qu’au détour d’une conversation tu évoques telle ou telle personne dont elle avait lu le nom dans Livre Hebdo « mais, c’est pas elle qui bosse chez Bidule ? » « Si, mais je l’ai connue chez Machin » « Han, tu as son numéro, son fax, son mail, son 3615 ? » « Ca dépend tu veux tuer son labrador ? » « Haha non Johnsy, tu es bizarre au fait, mais ça me plait bien, tu es décalée, c’est rafraichissant, non non je voudrais postuler pour un stage. »

Au fur et à mesure, comme t’es stagiaire et que t’as rien d’autre à faire tu sympathises avec cette personne, parce que pour toi, c’est comme une enquête de Sherlock Holmes mêlée à une expérience scientifique : elle a forcément un bon côté planqué quelque part. Alors tu lui files les coordonnées (voire même tu lis son PUTAIN de manuscrit, parce que parfois les deux parasites peuvent habiter le même corps) et puis un jour, vient ton pot de départ, pendant lequel la personne ne te porte pas beaucoup attention dis donc, elle a l’air plutôt occupée à servir des coupettes à toute la direction et à tchatcher le représentant de la CGT en lui racontant à quel point son combat le/la touche.

Alors toi, tu lèves les yeux au ciel, tu penses à la nouvelle année qui commence, aux nouveaux gens, au dentifrice que tu dois acheter, et puis l’air de rien 6 mois passent avant que l’apprenti Rastignac ne te rappelle, ça tombe miraculeusement bien, il/elle n’est pas du tout sur Paris, n’a aucunement l’intention de te voir, te demande justement comment ça va, mais dès que tu parles un peu trop perso te recadre sur le milieu pro. « Je commence mon stage dans 15 jours ! » « Chez qui ? » « Je sais pas, t’aurais pas un numéro sous la main ? ». Alors tu dis que tu vas voir ce que tu peux faire, sachant très bien que la semaine qui suivra les statuts facebook de la personne seront des longues complaintes du type « oulala le stress, plus que deux semaines avant le début du stage et personne ne veut de moi, je crois que j’ai raté ma vie » « plus que 13 jours, ça devient chaud, je vais peut-être finir caissière, comme mon arrière-grand-tante Josie, après tout c’est pas si mal, j’aurais pu profiter un peu de la vie dont je rêvais… », et là tu demandes si t’es parano ou si tout ce baratin est bien destiné à te faire saigner ton petit cœur tout dur de fille qui veut pas prêter son carnet d’adresse ? Alors tu interroges les connaissances en commun, qui, elles, ont déjà fait tourner leurs contacts et qui te révèlent que la personne a eu des tonnes de propositions, si si, donc tu comprends qu’elle en a après TON contact à toi, parce qu’elle ne veut pas « un » stage, elle veut ce qu’elle croit être « LE » stage.

Une fois le stage obtenu, elle voudra passer une soirée avec toi et te laissera choisir l’endroit « parce que elle, Paris elle connait pas si bien que ça », dans le bar elle tapera la bise à la moitié des gens, leur grattant par ci par là des numéros de téléphone et des nouvelles de leurs anciens patrons. Une façon comme une autre de saluer. Et, cerise sur le gâteau, elle aura oublié de tirer de l’argent et te demandera d’avancer, là tu diras « c’est normal, tu connais pas Paris, mais il y a une banque juste au coin de la rue, vas-y, je garde ta place. Enfin, peut-être. »

C’est là, en buvant très très vite ta bière dès qu’elle a le dos tourné, pour rentrer au plus tôt dans ton chez toi, que tu te dis « plus jamais je lui parle, plus jamais je veux la voir, plus jamais je lui rends service », même si, au fond de toi, tu sais que sa méthode est plus efficace que la tienne et que d’ici 10 ans, elle sera plus que probablement ta supérieure hiérarchique.

mercredi 11 mai 2011

Cyclops gazing alone

Dans une note datant du mois de mars, j'ai été un peu vilaine avec vous, fanbase/amis/fantômes de moi, vous traitant de stagiaires quand, cette année, vous vous êtes révélés être des putains de cadres supérieurs.

Pourquoi je parle de ça maintenant ? On est le 11 mai, je délire complètement. 

Oui mais non.

Parce que ce soir, je reçois mon dernier cadeau d'anniversaire (sous la forme d'un humoriste de talent)(comment ça Hélo, je ne suis "pas sensée repartir avec" ? C'est mon anniversaire oui ou merde ?)
Et ce n'est pas juste une question de dates, mais l'avalanche de cadeaux/attentions/courriers énamourés n'a cessée depuis le 26 mars dernier. Genre bien. Genre bien bien bien.

Stylistiquement, vous avez tous remarqué à ce point de la note, je fais n'importe quoi. Ouais.
C'est lié au fait que je ne sache pas dire "merci". 

Enfin je sais le dire. C'est pas imprononçable non plus. 

Mais genre, quand quelque chose me fait VRAIMENT plaisir, je l'exprime 'achement moins facilement que quand quelque chose m'agace/me déplaît/me fait chier grave.

Parce que c'est venu de partout et de tout le monde, dans les formes les plus inattendues et les plus romanesques. C'était, en un mot, Heightsien.
(non mais sérieux, ça colle pas avec le personnage slapette gnagna de dire "merci public, je vous aime d'amour, formons une chaîne de l'amitié et buvons une coupette de jus d'orange")(non.)

Alors quand ça s'est fait en live, j'ai eu des yeux de truite morte et j'ai balancé LE truc que tout le monde balance "ah bah... je m'y attendais pas. Fallait pas". Et blam. Deux claques. Comme les claques que j'ai envie de me mettre à moi quand j'écris juste "joyeux anniversaire" sur un wall Facebook. 

Une fille comme moi ne devrait pas se contenter du minimum qu'elle puisse imaginer. J'ai juste pas autant d'imagination que vous, ou alors je suis pas réactive, ou alors vous m'inspirez beaucoup moins que moi je vous inspire, je sais pas, je me demande...

C'est surtout une impression que cette note à la con a été prise trop au sérieux, et que je ferais mieux de fermer ma gueule sur ce blog et même ailleurs, parce que les gens m'écoutent, finalement, et que j'arrive dans des situations où je me sens redevable, et émue, et humaine, et ça c'est vraiment pas le but de la manoeuvre.

I'm a heartless bitch, after all.

Vous me schizophrénisez, vous êtes content(e)s ?
C'est de votre faute si je suis toute chamboulée en ce moment. 
Je suis pas faite pour être gâtée, aimée, fêtée. 

Rapport à je peux m'en vouloir qu'à moi même si je suis malheureuse parce que vous êtes tous trop cools et que je vous mérite pas et que j'aurais envie de le crier à la terre entière, mais que je ne fais qu'aligner des phrases dans le but de me déculpabiliser et que ça marche trop pas.

Et comme je ne fais rien comme personne, vous prenez ces paroles de Rufus et vous les inversez, et c'est pour vous. Tous. 

Thank you for this bitter knowledge
Guardian angels who left me stranded
It was worth it, feeling abandoned
Makes one hardened but what has happened to love

mardi 10 mai 2011

Do you feel like a chain store?

Quand j'étais petite, je n'avais quasiment pas de livres à moi.

J'avais des livres, oui, ceux de mes soeurs, datant comme elles des années 70. 

Pour avoir un peu de pages fraîches, je devais me fournir à la bibliothèque municipale qui était le seul bâtiment valable de toute ma ville de 5000 âmes. 

Une grande baraque Normande avec simili-poutres marrons sur peinture crème et l'intérieur tout en bois.

Quand mes grands-parents ont été trop vieux pour me garder all-day long, ou que j'ai commencé à me rebeller contre ça (big up Mémé, no contest you're the best, mais j'étais jeune et frivole), ma mère me mettait à la bibliothèque à l'ouverture, et venait me rechercher à la fermeture. 

Je me souviens avoir passé des journées entières à voir le ciel passer de gris pâle à gris foncé puis plonger dans le noir le plus profond en me demandant toujours, à ce moment là, si elle viendrait me chercher tout court.

Tout ça pour dire que je n'avais pas ou peu de livres à moi, qui n'avaient servi à personne d'autre et dont j'étais la seule possesseuse (si). 

Au fil du temps, j'ai commencé à avoir de l'argent de poche, jamais assez pour acheter plus d'un Chair de poule par mois. Et puis est venu le temps des cathédrales des études. J'avais l'excuse "Métiers du livre" qui me donnait droit à toutes les fantaisies + la meilleure librairie de Normandie à portée de Van's (et plus de mère pour condamner tous mes achats)(parce que vas y toi acheter l'intégrale d'Anne Rice quand ta mère,  qui a failli t'envoyer en HP parce que tu as accroché des cartes-postales représentant des crânes roses à ton lit, te demande "et, de quoi ça parle ?").

Et puis, il y a eu la phase du 10m² à Saint-Cloud. Où le tri était nécessaire à la survie. C'était les livres ou l'air pur. 

Et enfin, dans mon 20m² Parisien, la constatation ultime, la chose que je pensais la plus lointaine et irréaliste :

J'ai trop de livres.

Parce que l'édition, c'est sympa, t'as plein de livres gratuits : ceux sur lesquels t'as bossé, ceux sur lesquels tes potes bossent, ceux que tes potes t'envoient parce qu'ils bossent encore là où t'as bossé, et, bien évidemment, ceux où tu n'as qu'à te baisser pour les ramasser dans les couloirs. 

Si bien que j'ai failli retrier toute ma bibliothèque comme suit : Livres gratuits / Livres que j'ai payé avec mes sous / Livres qu'on m'a offert / Livres qu'on a oublié chez moi ou empruntés à des potes.

Mais bon, j'ai finalement gardé l'ordre : Livres de vampires, Livres d'Oscar Wilde, collection Lunes d'encre, B.D, guides touristiques, ET LE RESTE. Parce que quand t'as pas de place, tu classes par format, tu combles les trous et, au final, tu vois pas si les livres du fond sont entrain de moisir, et tu oublies que t'as tel bouquin et tu le recommandes.

Alors, l'heure du tri est arrivé. J'ai déjà viré le plus putassier en le ramenant en Normandie et en tentant de le vendre sur le net. Mais rien à faire, il faut que je me fasse à l'idée : je vais devoir JETER des livres. Sacrilège des sacrilèges. Le truc plus déchirant encore que Le Choix de Sophie (question de point de vue hein).

J'ai 23 ans, je pense que j'aurais d'autres livres dans ma vie. La seule solution maintenant, c'est d'emménager ailleurs. Plus grand (et c'est là que se mettre en coloc' avec une traductrice devient une mauvaise idée).

dimanche 8 mai 2011

From a mirror like a tear we appear

C'est faux. "Mais pourquoi est-elle aussi méchante ?" n'est PAS la question qu'on me pose le plus.

Non.

Parce que pour en arriver là, il faut passer par la phase de rencontre, où je passe généralement pour une fille sympa/drôle/bizarre, pas forcément dans cet ordre.

Dans cette phase difficile (quoi, que, de mieux en mieux maîtrisée de ma part), deux questions reviennent.

Le très populaire "comment tu t'appelles ?", où les réponses, étrangement, varient pas mal de mon côté. Mais depuis que les murs compartimentaux de ma vie cèdent, je réemploie à nouveau mon vrai prénom.

Deuxième : "Ce sont tes vraies dents ?" Mais ça, c'est pas de ma faute. 1, c'est la faute de mes dents, et donc de mes parents, 2, c'est la faute de mes nouveaux amis, qui m'ont connue en plein quand j'écrivais mon mémoire sur la littérature vampirique et qui ont forcément remarqué que j'avais les canines de l'emploi.

Du coup, ces amis, quand ils me présentent à leurs amis, leur disent texto : "Ca c'est Johnson, la vampire". Quand j'ose opposer une protestation et commencer une plaidoirie en mode "je ne suis pas nécrophile oh non non non" on m'interrompt pour me dire : "Vas y montre tes dents." "Meuh." "Vas y fais pas ta pute" "Maiiis. C'est personnel les dents...", de toute façon, si la soirée se passe bien, je finis toujours par sourire. 

Et troisième, question qui intervient plus tard, quand j'ai déjà vu les gens une petite dizaine de fois et qu'ils ont aperçu à mes pieds autant de paires de chaussures.

"T'en as combien ?"

La Johnson qui fut moi à 15 ans aurait pu répondre de suite : 1 paire de baskets, 1 paire de chaussures habillées, 1 paire de chaussures d'été. C'était simple. C'était clair.

Je ne sais pas ce qui a bien pu se passer entre ce moment de ma vie et celui où je bredouille "Tu ne veux pas savoir.". 

Sauf que ces gens finissent toujours par pénétrer dans l'antre du diable, mon appart' : 
20m² : 10 pour les livres, 10 pour les chaussures. 

Ramenées du Japon, d'Espagne, des halles, je me souviens de leur histoire, celles du mariage où j'étais témoin, celles d'un entretien réussi, celles qui ont le plus parcourues la Sorbonne...

Je pense donc opter pour une méthode de présentation faisant gagner du temps à tous : 

"Bonjour, je suis Johnson, oui, ce sont des vraies, environ 40."

Comme ça, je m'assure d'être encore plus un challenge pour le commun des mortels.


vendredi 6 mai 2011

When did your heart go missing ?

Il me regarde plus, il regarde en bas et il dit such a bitch, et moi, je lui réponds "hey", il continue plus fort en me disant que je dépasse les limites du bitchisme, que sur l'échelle de la bitch (mentale, pas comportementale)(va savoir) je suis fukushima.
La semaine dernière, j'avais eu aussi le droit à "mais comment es-tu devenue aussi méchante" et la veille, à une remarque sur mon attitude constamment belliqueuse.

Ca me rappelle ces paroles, I treat you like a princess – But your life is just one big mess.
When did your heart go missing ?

Je ne sais pas exactement ce qui fait que je suis si agressive avec vous, les garçons. Mais, quelque part, vous avez dû le mériter. Prenez vous en à mon père, pour commencer, et puis sautez la case bullies du collège, c'étaient toutes des filles, rendez vous rue-de-l'ignorance-totale où vivent tous les garçons que j'aurais vraiment voulu dans ma vie.

Je ne sais pas. Quelque part en chemin, j'ai fait ma mission personnelle de vous sortir de votre passivité galopante. De votre apathie constante. Non, tout ne doit pas venir à vous, et un garçon qui renonce devant un challenge est le pire tue l'amour possible.

Outre les relations basiques fille/garçon, parlons du rapport "sentimentalo-couplesque". 

Pour info, voici un article qui résume tout à fait ce que j'ai observé dans l'évolution des relations de couple dans mon entourage et qui explique en partie pourquoi je suis à côté de la plaque. 

Parce que j'ai dû trop lire de livres d'un autre temps et prendre pour modèle une époque où les garçons se cassaient un minimum le cul. Au-delà de ça, une chose est sûre : le parisien ne drague pas. Il se laisse à peine draguer, et il a l'adjectif "facile" un peu facile quand cela arrive. Je vous le dis, mesdemoiselles : ils sont nettement moins pimbêches en province - je le sais, j'y passe à nouveau quasiment tous mes week-ends.

Tout ça pour vous dire, je suis une bitch, mais c'est pour votre bien. Si je suis un challenge amical constant (et une quête insurmontable sentimentalement parlant, mais c'est une autre histoire), c'est loin d'être gratuit, et ce n'est pas personnel.

Et en plus, ça permet d'écarter lâches et faibles et de se retrouver entourée des meilleurs.

mardi 3 mai 2011

Waking up

Non, je ne vous ai pas oublié. 

J'en suis toujours au même point que début avril : il y a un blue screen of death dans mon cerveau qui m'empêche de processer  toutes les nouvelles informations qui s'accumulent quand même. 

Je suis en service minimum, je donne signe de vie, je réponds robotiquement, et pendant ce temps là, je n'aborde aucun problème de fond, je fuis les gens quand les voir n'implique pas une grosse murge me permettant de passer au delà de la réalité.

Mais surtout, je monopolise le reste de pensées cohérentes que j'abrite dans le but de créer un nouveau blog, en bonne compagnie. Un blog plus léger mais qui ne dépaysera tout de même pas les habitués. 

Tout ce que je peux dire, c'est : bientôt sur vos écrans. Et patience. Et merci.