vendredi 26 mai 2006

Il faut imaginer Sisyphe heureux.


Cendrier orbique, tu poses ta cendre, tu refermes le couvercle.

Concentre toi. Concentre toi. Contre toi.

Cendrier. Cendrier. Clac-Clac-Clac-Clac. Tu refermes le couvercle, tu l'ouvres, tu fermes le couvercle, tu l'ouvres... Il râcle et Clac-Clac-Clac-Clac.

Tourne pas la tête. Reste concentrée. Contrée.

Tourne pas la tête. Sinon tu sauras. Tu verras. Voir c'est savoir. En somme.

Savoir que si je tourne la tête je sais c'est savoir, aussi.

Cendrier... cendrier... pas penser.

Oh non. Ca y est. Ca a craqué. Là, dans moi.

Merde merde... ça va se répandre par tout. Ma colére, ma peine, tout le reste.

Vite. Agir.

Abandonner les cendrier des yeux. Oui. Mais pas tourner la tête. Sinon... sinon... ôh et puis ne plus écouter non plus. Qu'ils se taisent. Qu'il se taise.

Se lever vite. Voila c'est fait. Tu leurs tourne le dos. Maintenant saute par dessus l'obstacle et dirige toi d'un pas pressé vers la sortie. Personne te demandera rien.

Enferme toi dans les toilettes. D'ailleurs tu es persuadée toi même d'être sortie pour aller aux toilettes.

Non merde ça se calme pas même à l'extérieur.

Dans ma tête merde ça bouillone merde. Je sais je sais je sais. Je sais rien... encore.

Et il a fallu que je la lève cette tête.

En me voyant je n'ai pas su, j'ai compris.

Mais je ne me suis rien avouée.

Au bout d'un quart d'heure dans ces toilettes, je repense aux autres... soirée... toilettes... ne pas rester. Ne pas gêner.

Je sors dans le noir du couloir. M'assois, paroi.

Tête et mur, interrupteur à pression au dessus. Aie. Aie. Aie.

Je savais qu'elle était là, tapie. Putain d'immense douleur qui se réveille.

Lâche. Lâche. Lâche douleur.

Tête et genoux et porte qui s'ouvre.

Gentille Cé. "Tu as l'Herbe Rouge ?"

"Quoi ?"

"C'était quoi le pseudonyme de Vian dans j'voudrais pas crever ?"

"Je l'ai pas là"

"Ah merde."

Temps de réaction de 5 phrases pour Cé.

"Qu'est-ce que tu as ?"

Tête, secouée. Elle l'a allumé. L'interrupteur dans le mur et moi j'voudrais pareil.

Du blablabla

"Tu crois que je sais pas pourquoi tu souffres ?"

Bouche muette et ronde.

Merde elle va me voir.

Et c'est trop tard.

La transformation, les spasmes. La rage. Les larmes, le nez déchiré et yeux brûlés, de la bouche sortent phrases et mots. Elle semble comprendre ce qui ne veut rien dire. Elle a des yeux doux. Un peu saoule. Elle tente de sauver ce qui reste.

"Concentre toi sur ce que tu désires le plus maintenant, trouve toi un but, Heights."

...

...

"Que veux tu au fond de toi ? Réponds ! Réponds !"

Mais rien. Mon esprit se confronte au vide et lentement, comme sur l'écran je bascule dans mon gouffre.

Et les spasmes n'y feront rien.

La porte s'ouvre à nouveau et maintenant vient l'assaut final

Cé. me prend dans ses bras et celle-sortie-de-l'appartement se jette sur nous. Presque férocement.

"Mais moi aussi je souffre, je voulais pas te faire de mal, je vous aime bien, vraiment. Mais je suis bête, je suis si bête."

Mon ventre gronde, mes yeux sèchent et fixent le mur.

Non la haine, planque toi, c'est pas le moment.

"Je pensais que c'était fini !"

"C'est pas parce que c'est fini que ça s'arrête."

Depuis brouillard dans une tête qui a roulé... au pied de 7 mois de souffrance-amour-désespoir-rires-jalousie-regards-discours à double sens qui au final ne voulaient rien dire...

Et de tout le week-end, traînée d'horreur en horreur, qu'est-ce que j'en apprends. L'amour c'est tellement immonde. Ca moisi, ça laisse une tâche, et même 20 ans après elle apparaitra toujours même si on la gratte, même si on l'arrache, même si on utilise tous les stratagèmes possible.

Je ne voulais plus souffrir. Ils le savaient.

"

Ce n'est pas de leur faute

Ils sont à plaindre

C'est mieux comme ça

Tu exagères

Ils sont bien ensembles

Elle s'en veut tu sais

On t'aime tu sais

...

"

Les mots tuent et raniment. Ils m'ont une fois de plus ramenée à la vie. Pour la premiére fois j'ai vu des amis se presser. Après une nuit d'agonie, une autre d'insomnie. Mon martyre est enfin fini.

Ce matin tes mots m'ont décroché un sourire. Comme le phoenix je meurs assez réguliérement...

Et même si une fois de plus j'ai sombré, je crois que je survivrai.

Un jour.





(àpart)

"Apprendre à ne jamais rien d'mander, surtout ne pas regarder les gens tomber" Et la bête a un peu plus de sangs sur les doigts...

 

samedi 6 mai 2006

Bunch of secrets...

Il y a ces secrets, dans ma vie.

Ces choses que je ne dirai jamais ici.

Ces choses que je ne peux pas m'empêcher de dire ailleurs.

Il y a ces secrets, ceux qui pourrissent, ceux qui pimentent. Ceux qui n'en sont pas vraiment.

Ceux qui ne sont pas détectables.

Ceux qui sont morts.

Ceux qui sont bien vivants, et brûlent la poitrine.

Celui que j'aurai dû révéler, et qui auraient bouleversés ma vie, sur les marches de l'escalier...

Mais est-ce que finalement, les choses ne sont pas meilleures ainsi ?

Moi seule. Moi, dans toute ma moiitude, donc.

Je ne suis moi-même que proprement seule.

Cependant c'est humain, on s'accroche.

Il faut bien que les secrets nous décrochent.

L'endroit où je me révèle mes propres secrets, je l'ai partagé hier, je l'ai redécouvert, je l'ai matérialisé, pour ensuite vous en offrir un peu...

Parce que je m'accroche.










"Well I'm afraid" Soundtrack : Snow patrol, Run, 30 seconds to mars, Attack, Ghinzu, One shot ballerina

mardi 2 mai 2006

Adjectivité


Les donneurs d'adjectifs les plus créatifs de mon entourage s'en sont donnés à coeur joie lors de notre dernière session d'alcoolisme...

"Toi tu es... tu es, tu es... persécutrice... non, pas toi finalement, non, parce que toi tu es perverse, c'est ça ! C'est dans tes yeux..."

"Mais encore ?" Sort une Heights impassible enfourchant une chaise comme un cheval de bataille contre la connerie masculine -connerie typique au mâle, surtout quand il décide de faire l'intéressant/que ce soir ce serait ma fête/ qu'il a rien de mieux à faire-.

"Dans tes yeux je vois... du mystère !"

"Youpi."

"Tu es coincée !!"

"uhuhu" -pas faux, l'amigo-

"Mais tu es perverse en même temps"

Heights, dramatiquement outrée : "Mais je suis une Sainte !"

"Mais tu es per-verse !"

"Mais je suis une saiiiinte."

"Ouais tu es prude. Une prude-perverse."

Un peu plus tard... le même se demande "mais pourquoi est-elle aussi méchante ? Où est passée la princesse-ange-messager ?"

-Un regard se voulant de braise -version infernal-de-braise pas j'ai-le-feu-là-où-tu-penses-de-braise plus tard-

"J'ai évolué. Je suis Icequeen maintenant."

-une traduction plus tard-

"Mais... alors t'as le cœur de glace... c'est ça... de glace !!"

"euh... ouaip. Enfin, j'essaie."

"Mais pourquoi vous êtes aussi dures (sous-entendu les filles présentes autour de lui au moment de la "conversation".) avec nous, enfin les mecs ? Pourquoi vous dites qu'on est tous des cons ?"

"C'est de l'humour." Me trouvant très consternée d'un coup je me ressaisis, pas question d'inculqué ma manière de penser au premier garçon poseur de question passant. Je me tais donc.

"Non mais au fond de toi, je sais bien ce qui se cache, ouais au fond, un mec un jour... c'est qu'il vous a fait quelque chose, qu'est ce qu'il vous a fait ?"

"..." Echange de regard balbutiant avec collègue-toute-aussi-visée-possédant-un-passé-relationnel-aussi-chargé-de-déception-masculines-que-le-mien

"Faut pas tous nous confoooooooondre"

Et dans ma tête je me suis dis, c'est ça boy, y'a con et y'a fondre...

Mais j'arrive toujours à trouver le mec con avant de devenir liquide.